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À surveiller: CN, Uni-Sélect et Target

Dominique Beauchamp|Publié le 30 avril 2019

Que faire avec les titres de CN, Uni-Sélect et Target?

Que faire avec les titres de CN, Uni-Sélect et Target? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

Canadien National (CNR, 126,22$): la société est résiliente, mais son titre est cher

À l’instar de sa rivale Canadien Pacifique, Canadien National maintient ses objectifs annuels malgré un premier trimestre affaibli par l’hiver rude.

Le mois de février a connu deux fois plus de journées de froid extrême qu’un an plus tôt, ce qui a obligé le chemin de fer à raccourcir et à ralentir ses trains, accroissant les coûts par rapport aux revenus, explique Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.

Le bénéfice de 1,17$ du premier trimestre est inférieur au consensus de 1,20$ même s’il a bénéficié d’un taux impôt réduit qui a ajouté 0,04$ au bénéfice, note l’analyste.

Surtout, le ratio d’exploitation, qui mesure les dépenses en proportion des revenus, s’est détérioré de 304 points de base à 67,1% alors que l’analyste avait prévu 64%.

Même s’il a confiance que le CN atteindra ses objectifs annuels, l’analyste propose désormais de conserver le titre dont le cours et l’évaluation ont grimpé.

Après un bond de 25% depuis le début de l’année, le titre s’échange à un multiple de 20,2 fois fois les bénéfices attendus en 2019, un sommet pour le chemin de fer.

Même si le CN peut surpasser la hausse de 14% des bénéfices que prévoit M. Spracklin en 2019 grâce au rebond du transport de pétrole par train, l’analyste préfère jouer de prudence.

Le transport intermodal de marchandises aux États-Unis faiblit un peu ce printemps, ce qui est peut-être un signe avant-coureur d’un ralentissement économique.

De plus, le CN table sur le rétablissement de son ratio d’exploitation à 58,9% en 2020, ce qui exigera une exécution sans faille au moment où le chemin de fer investit massivement dans son réseau pour accroître sa capacité et améliorer sa fluidité.

Uni-Sélect (UNS, 14,74$): un nouveau président n’éclaircit pas la situation

Uni-Sélect (UNS, 14,74$): un nouveau président n’éclaircit pas la situation

Le 29 avril en soirée, Uni-Sélect a annoncé avoir promu Brent Windom à la présidence, deux jours à peine avant son assemblée annuelle.

M. Windom était président et chef de l’exploitation de la division canadienne de distribution de pièces de rechange automobiles, depuis juillet 2017.

Le dirigeant avait précédemment dirigé la division américaine de pièces d’Uni-Sélect avant sa vente à Auto PlusPep Boys après des années de performance décevante.

Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, salue les trente ans d’expérience de M. Windom dans le secteur des pièces de rechange automobiles, mais sa nomination indique que l’examen stratégique ne mènera pas à une mise aux enchères de la société en entier, dit-il.

La nomination n’exclut pas la vente potentielle de sa filiale américaine de peinture pour carrossiers FinishMaster.

Le titre d’Uni-Sélect devrait peu réagir à cette annonce, croit M. Poirier, puisque les actionnaires attendent les résultats du premier trimestre le 2 mai et surtout des éclaircissements concernant l’avenir de l’entreprise de Boucherville qui a amorcé un examen stratégique en septembre 2018.

M. Poirier ne touche pas à son cours cible de 20$. Il propose toujours de conserver le titre.

Target (TGT, 77,12$US): le détaillant transformé n’a rien à envier à Amazon

Target (TGT, 77,12$US): le détaillant transformé n’a rien à envier à Amazon

Après avoir analysé la transformation de Target pendant un an, Matthew McClintock de Barclays, relève son cours cible de 35% à 85$US, car il croit que le détaillant offre tous les attributs que les investisseurs recherchent, à bon prix.

«Target est un chef de file dans plusieurs des aspects que les investisseurs apprécient pourtant chez d’autres détaillants, dont les bons salaires (13$US de l’heure en juin), l’expérience en magasin, les outils numériques et l’équilibre grandes marques-marques privées», fait valoir M. McClintock.

La hausse de 5% du nombre de transactions en 2018 est la plus élevée depuis 2006, un exploit que l’analyste attribue à l’avantage concurrentiel naturel dont Target bénéficie dans les segments des vêtements et des articles pour la maison.

Target investit encore dans ses magasins alors que les autres détaillants concentrent toutes leurs dépenses en ligne où ils affrontent directement Amazon(AMZN, 1938,43$US), renchérit-il.

Son enthousiasme a grimpé d’un cran à la suite de la chute de 5% du titre de Target qu’a provoquée l’annonce de la livraison en un jour par Amazon pour ses clients Prime.

«Le titre se négocie à fort rabais par rapport aux autres détaillants qui affichent une croissance similaire de leurs transactions telles que Five Below, Home Depot, Lowe’s, O’Reilly, Ulta Beauty ou Wal-Mart», dit-il.

Target s’échange à un multiple de 11,7 fois les bénéfices prévus en 2020.

L’analyste est convaincu que les gains de parts de marché de Target, aux dépens d’autres détaillants affaiblis par Amazon, se transposeront graduellement aux marges à mesure que les coûts fixes de la transformation numérique diminueront en proportion des revenus.

En ce qui a trait à l’offensive de livraison en un jour d’Amazon, l’analyste juge que Target est déjà en avance avec ses offres Shipt, Drive Up, Restock, ship-from-store et in-store-pick-up, ainsi qu’une chaîne d’approvisionnement efficace pour la collecte dans plus de 1000 magasins le jour même.

«Au quatrième trimestre, les magasins de Target ont traité trois commandes en ligne sur quatre, soit l’équivalent de 14 centres de distribution, économisant ainsi 3 milliards de dollars de frais d’entreposage au détaillant», donne en exemple M. McClintock.

Le nouveau cours cible d’un an de 85$US offre un gain potentiel de 49%.