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À surveiller: Dollarama, Banque Nationale et Telus

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de Dollarama, Banque Nationale et Telus?

Que faire avec les titres de Dollarama, Banque Nationale et Telus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Dollarama (DOL, 44,70$): les pressions sur les marges à court terme tempèrent le portrait

Le détaillant a produit de bons résultats au troisième trimestre, mais les pressions à court terme sur les marges ont fait tomber son action de 9% le 4 décembre, un recul exagéré, croit Chris Li, de Desjardins Marché des capitaux.

La croissance de 5,3% des ventes comparables a pourtant surpassé les prévisions de 3,7% grâce à une hausse de 2,8% de la facture moyenne et de 2,4% du nombre de transactions.

«L’absence de catalyseur à court terme et une évaluation déjà généreuse risquent de garder le titre dans un couloir étroit jusqu’à ce que les perspectives deviennent plus visibles», écrit M. Li.

L’analyste attribue la faiblesse du titre hier aux orientations prudentes fournies par les dirigeants pour les marges d’exploitation futures à cause d’une hausse des frais de fret maritime attribuable à l’imposition de carburant plus propre à partir de janvier.

Autre déception: les dépenses générales et administratives au troisième trimestre ont augmenté depuis l’an dernier, même en excluant la hausse des coûts de main-d’œuvre attribuables à l’inclusion de l’Halloween au troisième trimestre.

«Les dirigeants ont évoqué que les fruits les plus mûrs de l’effort de réduction de coûts ont déjà été récoltés», indique aussi l’analyste.

Le prochain jalon pour les investisseurs sera le 1er avril 2020 au moment du dévoilement des perspectives pour 2021.

Dans l’intervalle, M. Li réduit de 29,9 à 29,3% ses prévisions pour la marge d’exploitation en 2021.

«Notre récente analyse de 900 produits n’a décelé aucun changement pour la majorité des articles, mais nous continuerons à surveiller la situation», dit-il.

En conséquence, ses estimations de bénéfices passent de 2,07 à 2,01$ par action pour 2021, ce qui représente une croissance encore enviable de 14%.

Il abaisse tout de même son cours cible de 51 à 47$, soit 23,5 fois le bénéfice prévu en 2021.

Banque Nationale (NA, 72,24$): une performance de tête lui vaut un multiple de tête

Banque Nationale (NA, 72,24$): une performance de tête lui vaut un multiple de tête

Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, est si impressionné par les résultats de la Banque Nationale qu’il relève son cours-cible de 8% à 75$.

De plus, l’analyste hausse de 10,5 à 11 fois le bénéfice le multiple d’évaluation qu’il accorde à la banque québécoise, soit 11% de plus que le multiple moyen de l’industrie.

Pourtant, le titre de la banque se négocie déjà à un multiple de 1,9 fois sa valeur comptable, soit 22% de plus que sa moyenne des dix dernières années.

Pourquoi ce nouvel enthousiasme? La banque a dévoilé les meilleurs résultats à ce jour parmi les banques, a dépassé les attentes et devrait continuer à surpasser ses rivales en 2020.

Le bénéfice du quatrième trimestre de 1,69$ par action est de 7 cents de plus que le consensus. Le bénéfice des activités bancaires canadiennes a crû de 5,1% au quatrième trimestre et de 6,9% pour l’année, le plus fort rythme de l’industrie jusqu’à maintenant.

Même la hausse de 4,4% du dividende (à 0,71$) a surpassé les prévisions.

En 2020, M. Mihelic prévoit que la croissance annuelle de 6,4% des bénéfices sera la meilleure de l’industrie, une performance qui sera récompensée en Bourse.

Dans la conjoncture incertaine, les investisseurs affectionnent les banques dont les activités bancaires canadiennes sont solides et dont les perspectives de croissance semblent moins risquées.

La banque réalise 55% de ses revenus au Québec, rappelle-t-il.

La hausse prévue de 6% des bénéfices des activités bancaires canadiennes en 2020 sera la plus élevée du groupe, projette d’ailleurs M. Mihelic.

L’institution table sur une amélioration d’encore 70 points de pourcentage de son ratio d’efficacité à 53,8% en 2020, après celle de 30 points de pourcentage de 2019.

La banque devrait aussi bénéficier du profil de crédit plus stable de son portefeuille de prêts. Les provisions pour pertes sur prêts ont atteint 23 points de pourcentage en 2019 et devraient augmenter à 25 points de pourcentage, en 2020.

L’analyste aime aussi que l’institution reporte à 2021 tout plan d’expansion dans les marchés émergents et qu’elle laisse son ratio des capitaux propres dépasser ses objectifs internes.

La banque a prévenu qu’elle suspendait à court terme ses rachats d’actions afin de s’ajuster aux changements réglementaires prévus au premier trimestre de 2020.

M. Mihelic prévoit que les rachats reprendront au troisième trimestre.

Telus (T, 50,16$): un achat allemand gonfle la valeur de sa filiale en TI pour une entrée en Bourse

Telus (T, 50,16$): un achat allemand gonfle la valeur de sa filiale en TI pour une entrée en Bourse

Telus met la main sur le centre d’appels allemand Competence Call Center (CCC) pour 1,3 milliard de dollars.

Cette firme génère ses revenus de 450 millions de dollars dans onze villes européennes et emploie 8500 personnes. M. Yaghi estime son bénéfice d’exploitation à 130 M$ et ses marges d’exploitation à 22-24%, ce qui en fait une acquisition rentable.

De plus, la haute direction de CCC compte réinvestir une proportion de son capital dans Telus International, ce qui assurera une transition en douceur, croit M. Yaghi.

Cet achat de taille, avec l’appui financier de Baring Private Equity Asia, prépare le terrain à l’entrée en Bourse de la filiale en TI, d’ici 12 à 24 mois, indique Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux. Ensemble, TI et CCC réaliseront des revenus de 1,75 milliard de dollars.

«Le prix payé (estimé à 9-10 fois le bénéfice d’exploitation) nous semble attrayant compte tenu de la croissance rapide de CCC et du potentiel qu’il offre à Telus de mettre en valeur sa filiale en TI (en l’essaimant en Bourse)», écrit-il.

La nouvelle valeur attribuée à Telus International ajoute 1,25$ à son cours cible qui passe de 55,50 à 56,75$.

«Un potentiel d’appréciation supérieur est possible en fonction de ce que Telus compte faire du produit qu’elle récoltera de la vente partielle de Telus International », ajoute l’analyste.

M. Yaghi estime que Telus International pourrait valoir 11 à 13 fois son bénéfice d’exploitation de 400 millions de dollars alors que les activités principales de Telus obtiennent un multiple de 7 à 8 fois.

«Nous continuons à croire que Telus International est le joyau caché de Telus. La filiale contribue à la croissance de la société, mais son entrée en Bourse mettrait à jour sa valeur», dit-il.

Il fait miroiter le fait que Telus International vaudrait de 5 à 5,3G$ si elle était évaluée comme une entreprise distincte en Bourse alors que le marché lui accorde actuellement une valeur de 3,7G$, à l’intérieur de Telus.