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À surveiller: les titres qui ont retenu votre attention

lesaffaires.com|Publié le 07 Décembre 2019

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de Dollarama, de la Banque Nationale et de New Look? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Dollarama (DOL, 44,70$): les pressions sur les marges à court terme tempèrent le portrait

Le détaillant a produit de bons résultats au troisième trimestre, mais les pressions à court terme sur les marges ont fait tomber son action de 9% le 4 décembre, un recul exagéré, croit Chris Li, de Desjardins Marché des capitaux.

La croissance de 5,3% des ventes comparables a pourtant surpassé les prévisions de 3,7% grâce à une hausse de 2,8% de la facture moyenne et de 2,4% du nombre de transactions.

«L’absence de catalyseur à court terme et une évaluation déjà généreuse risquent de garder le titre dans un couloir étroit jusqu’à ce que les perspectives deviennent plus visibles», écrit M. Li.

L’analyste attribue la faiblesse du titre hier aux orientations prudentes fournies par les dirigeants pour les marges d’exploitation futures à cause d’une hausse des frais de fret maritime attribuable à l’imposition de carburant plus propre à partir de janvier.

Autre déception: les dépenses générales et administratives au troisième trimestre ont augmenté depuis l’an dernier, même en excluant la hausse des coûts de main-d’œuvre attribuables à l’inclusion de l’Halloween au troisième trimestre.

«Les dirigeants ont évoqué que les fruits les plus mûrs de l’effort de réduction de coûts ont déjà été récoltés», indique aussi l’analyste.

Le prochain jalon pour les investisseurs sera le 1er avril 2020 au moment du dévoilement des perspectives pour 2021.

Dans l’intervalle, M. Li réduit de 29,9 à 29,3% ses prévisions pour la marge d’exploitation en 2021.

«Notre récente analyse de 900 produits n’a décelé aucun changement pour la majorité des articles, mais nous continuerons à surveiller la situation», dit-il.

En conséquence, ses estimations de bénéfices passent de 2,07 à 2,01$ par action pour 2021, ce qui représente une croissance encore enviable de 14%.

Il abaisse tout de même son cours cible de 51 à 47$, soit 23,5 fois le bénéfice prévu en 2021.

Banque Nationale (NA, 71,86$): une performance de tête lui vaut un multiple de tête

Banque Nationale (NA, 71,86$): une performance de tête lui vaut un multiple de tête

Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, est si impressionné par les résultats de la Banque Nationale qu’il relève son cours-cible de 8% à 75$.

De plus, l’analyste hausse de 10,5 à 11 fois le bénéfice le multiple d’évaluation qu’il accorde à la banque québécoise, soit 11% de plus que le multiple moyen de l’industrie.

Pourtant, le titre de la banque se négocie déjà à un multiple de 1,9 fois sa valeur comptable, soit 22% de plus que sa moyenne des dix dernières années.

Pourquoi ce nouvel enthousiasme? La banque a dévoilé les meilleurs résultats à ce jour parmi les banques, a dépassé les attentes et devrait continuer à surpasser ses rivales en 2020.

Le bénéfice du quatrième trimestre de 1,69$ par action est de 7 cents de plus que le consensus. Le bénéfice des activités bancaires canadiennes a crû de 5,1% au quatrième trimestre et de 6,9% pour l’année, le plus fort rythme de l’industrie jusqu’à maintenant.

Même la hausse de 4,4% du dividende (à 0,71$) a surpassé les prévisions.

En 2020, M. Mihelic prévoit que la croissance annuelle de 6,4% des bénéfices sera la meilleure de l’industrie, une performance qui sera récompensée en Bourse.

Dans la conjoncture incertaine, les investisseurs affectionnent les banques dont les activités bancaires canadiennes sont solides et dont les perspectives de croissance semblent moins risquées.

La banque réalise 55% de ses revenus au Québec, rappelle-t-il.

La hausse prévue de 6% des bénéfices des activités bancaires canadiennes en 2020 sera la plus élevée du groupe, projette d’ailleurs M. Mihelic.

L’institution table sur une amélioration d’encore 70 points de pourcentage de son ratio d’efficacité à 53,8% en 2020, après celle de 30 points de pourcentage de 2019.

La banque devrait aussi bénéficier du profil de crédit plus stable de son portefeuille de prêts. Les provisions pour pertes sur prêts ont atteint 23 points de pourcentage en 2019 et devraient augmenter à 25 points de pourcentage, en 2020.

L’analyste aime aussi que l’institution reporte à 2021 tout plan d’expansion dans les marchés émergents et qu’elle laisse son ratio des capitaux propres dépasser ses objectifs internes.

La banque a prévenu qu’elle suspendait à court terme ses rachats d’actions afin de s’ajuster aux changements réglementaires prévus au premier trimestre de 2020.

M. Mihelic prévoit que les rachats reprendront au troisième trimestre.

New Look (BCI, 32,84$): une première tête de pont dans les lunettes de luxe aux États-Unis

New Look (BCI, 32,84$): une première tête de pont dans les lunettes de luxe aux États-Unis

Le consolidateur des lunettiers canadiens s’offre une petite chaîne américaine dans le segment du luxe, un objectif qu’il caressait depuis des années.

«Il a fallu du temps pour dénicher la bonne cible au bon prix», pour cette première incursion, indique Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, dans une note préliminaire.

New Look a porté son choix sur Coco Lunette et son enseigne Edward Beiner dont les 12 magasins (dans huit villes) réalisent des ventes de 1,3 million de dollars chacun, presque le double de la moyenne des établissements de New Look.

L’analyste estime que New Look paie un multiple de 10 à 12 fois le bénéfice d’exploitation pour la chaîne floridienne. Ce multiple passerait à moins de 10 fois après de modestes synergies d’approvisionnement et de fabrication.

Dans une présentation aux analystes en 2018, le PDG Antoine Amiel avait décrit l’attrait du créneau américain des lunettes de luxe pour son entreprise: leur plus grande résilience aux cycles économiques et surtout le fait que ces lunettiers dépendent peu des assureurs privés américains qui dictent le choix des lentilles et des montures des patients.

À la suite de cet achat en janvier, la dette du groupe passera à 2,7 fois son bénéfice d’exploitation, calcule M. Evershed. Puisque New Look est à l’aise avec un ratio d’endettement de trois fois, on peut imaginer d’autres acquisitions qui ajouteraient de 4 à 7 millions de dollars au bénéfice d’exploitation annuel.

«New Look ouvre un nouveau front aux États-Unis pour continuer sa stratégie de petits achats. Cette stratégie s’appuie sur un bilan bien géré, des flux de trésoreries fiables et une croissance interne stable», dit-il.

Au Canada, les prix demandés par les vendeurs sont encore abordables dans tous les segments des lunettiers parce qu’il y a moins d’acquéreurs. Aux États-Unis, New Look se concentrera sur les lunettes de luxe, une niche qui n’a pas encore vu les multiples grimper dans la vague de consolidation.

En fin de compte, M. Evershed réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 36$, soit 11,5 fois le bénéfice d’exploitation.