Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: BlackBerry, BRP et TC Transcontinental

Les Affaires|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: BlackBerry, BRP et TC Transcontinental

BRP générera des flux de trésorerie libres dépassant le milliard de dollars en 2023. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de BlackBerry, BRP et TC Transcontinental? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.


BlackBerry (BB, 6,25$ ; 4,58$ US): le titre décroche en Bourse

Bien que ses résultats du deuxième trimestre de 2024 ne seront présentés que le 28 septembre prochain, les chiffres préliminaires annoncés par BlackBerry cette semaine ont largement déplu aux analystes qui suivent ses activités.

Résultat: la valeur de son action a perdu 15,52% jeudi à la Bourse de New York.

BlackBerry s’attend à des revenus de 132 millions de dollars américains (M$ US), alors que le consensus des analystes était plutôt de 157M$ US. L’analyste Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, entrevoyait de son côté un chiffre de 161M$ US.

Ces 132M$ US se traduisent donc par une baisse de 22% par rapport à ceux de 168M$ US dévoilés à la période correspondante il y a un an.

Les activités de BlackBerry en cybersécurité ont généré des revenus de 80M$ US, 20M$ US de moins que les attentes des analystes, et 31M$ US de moins que lors du même trimestre en 2023. C’est une baisse de 28%.

«Les revenus provenant de la cybersécurité sont maintenant à leur niveau le plus bas depuis que l’entreprise a commencé à segmenter ses résultats, il y a sept ans. Alors que les revenus provenant de la cybersécurité sont sous les attentes, ils reflètent les délais pour conclure plusieurs contrats gouvernementaux, mettant ainsi de l’avant les défis auxquels BlackBerry fait face pour redresser ses autres activités en cybersécurité», indique Paul Treiber.

Il n’y a pas que le secteur de la cybersécurité qui refroidit les analystes. Celui de l’internet des objets aussi. BlackBerry s’attend à des revenus de 49M$ US, trois de moins que les prévisions de la RBC et du consensus.

«L’internet des objets rate la cible du consensus des analystes pour le troisième trimestre consécutif, dit Paul Treiber, alors que les constructeurs automobiles reportent le développement de programmes de nouveaux logiciels.»

Dans l’attente des résultats à la fin septembre, la RBC réduit déjà ses attentes pour l’ensemble des revenus de BlackBerry pour tout l’exercice 2024. Elle prévoit maintenant 901M$ US de revenus totaux, contre 913M$ US dans son estimation précédente. Pour l’exercice 2025, sa prévision est de 738M$ US.

 

Dominique Talbot

 

BRP (DOO, 100,48$): un bon profil risque/rendement malgré les risques macroéconomiques

BRP (DOO, 100,48$): un bon profil risque/rendement malgré les risques macroéconomiques

Le fabricant de véhicules récréatifs BRP a fait état d’un bénéfice par action de 3,21$ au second trimestre de son exercice 2024, en hausse de 9% sur un an. Cette performance dépasse les attentes de 2,97$ du consensus des analystes, de même que celles de Martin Landry, de Stifel, établies à 2,95$.

«La tendance reste inchangée en ce qui concerne la demande pour les produits de l’entreprise, avec une surperformance des véhicules haut de gamme, alors que ceux d’entrée de gamme sont moins populaires», explique l’analyste.

 

Lire aussi: BRP: derrière les résultats, une clientèle de plus en plus riche

L’entreprise a tout de même généré des revenus de 2,78 milliards de dollars (G$) durant le trimestre, alors que Martin Landry prévoyait qu’ils atteindraient 2,73G$. Le consensus des analystes était un peu plus pessimiste à 2,7G$.

La direction de BRP a profité de la publication de ses résultats trimestriels pour relever sa prévision de bénéfice par action pour l’ensemble de l’exercice 2024 entre 12,35$ et 12,85$, elle qui oscillait auparavant entre 12,25$ et 12,75$.

Cela n’a pas empêché le titre de la société de reculer légèrement à la Bourse de Toronto jeudi, car les investisseurs anticipent que le marché des véhicules récréatifs va ralentir de pair avec le secteur de la consommation discrétionnaire. «Nous ne sommes pas en désaccord avec cette analyse, mais le titre de BRP se négocie en ce moment à un ratio de 7 fois le bénéfice par action prévu des 12 prochains mois, ce qui est la moitié de sa moyenne historique. Cela laisse beaucoup de marge pour manœuvrer à travers un potentiel ralentissement économique», estime Martin Landry.

L’analyste souligne également que BRP générera des flux de trésorerie libres dépassant le milliard de dollars en 2023, ce qui permettra à l’entreprise de racheter de ses actions et réduira le risque à la baisse du titre.

Martin Landry réitère sa recommandation d’achat sur le titre de BRP, de même que son cours cible sur un an de 150$. Il fonde son cours cible sur des ratios de 7,25 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) et de 11 fois le bénéfice par action prévu pour l’exercice 2025.

 

Denis Lalonde

TC Transcontinental (TCL.A, 12,63$): un trimestre difficile

TC Transcontinental (TCL.A, 12,63$): un trimestre difficile

L’entreprise montréalaise d’imprimerie et d’emballage a publié des résultats mitigés avec des revenus en baisse de 5,5% pour l’exercice clos le 30 juillet.

Les revenus pour le trimestre se sont élevés à 706,7 millions de dollars (M$), soit environ 50M$ de moins que les prévisions d’Adam Shine de la Financière Banque Nationale.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté tombe également en dessous des prévisions à 107,9M$, comparé à 110,7M$ pour la Financière Banque Nationale et 116,7M$ pour le consensus des experts.

Une baisse du taux d’imposition a positivement affecté le bénéfice par action ajusté de 0,51$ alors qu’Adam Shine s’attendait à 0,47$.

Les flux de trésorerie excédentaires sont positifs pour un second trimestre de suite à 65M$.

La division d’emballage souffre toujours de la conjoncture économique des dernières années alors que ses clients avaient augmenté leurs inventaires en raison des problèmes mondiaux des chaînes d’approvisionnement.

Les revenus de la division ont baissé de 5,4% et la croissance interne de 9,6%. Ces baisses sont attribuées à une accélération des baisses d’inventaire chez les détaillants ainsi qu’à une demande généralement en baisse due à l’économie.

L’entreprise a pu modérer ces pertes grâce à des prix plus élevés et certaines économies de coûts qui viennent compenser en partie ce qui aurait été une baisse plus importante des bénéfices.

La direction note que la demande dans l’expédition et le transport pourrait encore être affectée par les conditions économiques, malgré une certaine amélioration au début du quatrième trimestre, mais s’attend à ce que le BAIIA ajusté continue encore d’augmenter.

«Transcontinental fait présentement des investissements dans la production, signe de nouveaux contrats et d’introduire de nouveaux produits ce qui devrait l’aider pour l’exercice 2024» dit Adam Shine.

La division d’imprimerie a également vu une baisse de la demande au niveau des livres et des pamphlets publicitaires ce qui a occasionné une baisse des bénéfices de l’ordre de 5,6% et une baisse de la croissance interne de -9,6%.

Malgré ses efforts de réductions des coûts, l’entreprise ne prévoit plus que le secteur livre connaîtra une croissance en 2023.

L’analyste de la Financière Banque Nationale voit d’un bon œil la mise en place d’une nouvelle équipe de direction le mois dernier et la continuité des efforts de réduction de coûts pour s’adapter aux volumes moins élevés.

Adam Shine conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» et maintient sa prévision sur le titre et son cours cible sur un an de 16$.  Une valeur basée sur une prévision de 5,6 fois le ratio valeur d’entreprise/BAIIA pour l’exercice 2023 et de 5,2 fois pour 2024.

 

Matthieu Hains