Les équipes de TI ont moins la cote

Publié le 24/04/2024 à 07:18

Les équipes de TI ont moins la cote

Publié le 24/04/2024 à 07:18

Par Emmanuel Martinez

«La décroissance de l’implication des équipes de TI dans la stratégie d’entreprise me frappe vraiment», soutient en entrevue Martin Pelletier, chef des initiatives stratégiques chez Novipro, (Photo: Jean-Sebastien Senecal)

La confiance envers les équipes de technologies de l’information (TI) semble s’effriter dans les entreprises, selon l’édition 2024 du Portrait TI de Novipro et Léger, publiée aujourd'hui.

D’après 16% des décideurs sondés, spécialisés ou non en TI dans des PME et de grandes entreprises, leur service informatique est vu comme un mal nécessaire. Une proportion similaire affirme également que le département des TI constitue avant tout une dépense. Le pourcentage d’entreprises qui juge les TI comme un investissement est en baisse depuis 2020. 

De plus, les équipes de TI ont moins leurs mots à dire dans la stratégie de leur entreprise, d’après ce coup de sonde. Environ 80% des entreprises les incluaient en 2024, en chute constante depuis 2019, alors que 90% des répondants intégraient les services de TI dans les discussions de la haute direction.

 «La décroissance de l’implication des équipes de TI dans la stratégie d’entreprise me frappe vraiment», soutient en entrevue Martin Pelletier, chef des initiatives stratégiques chez Novipro, une entreprise qui offre des solutions informatiques. Ce dernier s’explique mal ce désaveu, car il estime que les spécialistes de l’informatique ont leur mot à dire sur la productivité de leur employeur. Il déplore que ces équipes soient considérées comme celles qui résolvent les problèmes plutôt que des forces vives pour faire croitre l’entreprise.

Le rapport souligne qu’une mauvaise compréhension du rôle des TI sur la création de valeur peut conduire à un sous-financement dans ce domaine, ce qui en retour hausse les risques en cybersécurité. En outre, l’absence d’intégration des TI dans les processus stratégiques peut provoquer des «décisions mal informées, réduisant l’efficacité opérationnelle et augmentant les coûts à long terme». Le document mentionne également qu’un manque d’interaction entre les équipes de TI et les autres départements peut provoquer des malentendus.

Reprise des investissements

Pour la première fois depuis 2019, les entreprises ont davantage l’intention d’investir dans des outils technologiques que l’année précédente. Environ 80% des entreprises canadiennes interrogées en janvier dernier comptent faire un investissement significatif, contre 76% en 2023. Néanmoins, on est loin de 2019, lorsque cette proportion s’élevait à 92 % des entreprises.

En ce qui concerne le champ d'allocation de ces dépenses, la cybersécurité représente 29%, contre 28% pour l’infonuagique, 25% pour l’intelligence artificielle et 22 % pour les infrastructures informatiques.

Les deux tiers des répondants  ont déclaré que leurs infrastructures informatiques sont «fonctionnelles» , ce qui inquiète Martin Pelletier.  «Les menaces n’arrêtent pas de croitre, mais beaucoup d’entreprises manquent d’outils et de formation pour contrer les cyberattaques, affirme-t-il. On dirait que si une brèche n’a pas été vécue, on ne réalise pas le potentiel d‘impact d’une attaque. Ils sont 90% à croire qu’ils ont tous les moyens nécessaires pour répondre à une cyberattaque. On dirait qu’ils sont trop confiants.»

Pourtant, 61 % des entreprises ont revu leurs pratiques en matière de sécurité des données à la suite d’incidents.

Même si la cybersécurité est vue comme la priorité la plus importante lorsque vient le temps de moderniser des installations, 28 % des entreprises n’ont pas offert de formation au cours de l’année écoulée, tandis que 71 % n’ont pas souscrit à une cyberassurance.

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