«Les femmes des nouvelles générations veulent être performantes sur toute la ligne. Elles ont des attentes très élevées envers elles-mêmes, qui ne viennent pas forcément du milieu de travail.» (Photo: 123RF)
Dans la série hebdomadaire POUR OU CONTRE LE TÉLÉTRAVAIL, Les Affaires met de l’avant les meilleures pratiques de l’un et l’autre des camps, afin de rallier à leur position leurs salariés et de faire prospérer l’organisation. Suivez le débat!
Qui: Colette Cummings, directrice générale
Entreprise: CIAFT, Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail
Secteur: OBNL
1 à 10 employés
Quelle formule a été adoptée?
Hybride, 3 à 4 journées par semaine au bureau
Décrivez-nous où travaillent habituellement les employés:
Mes employées sont toutes des femmes. Elles travaillent de la maison le lundi et le vendredi, et du bureau le mardi, mercredi et jeudi. Cette organisation du travail leur permet une meilleure planification de la semaine, avec une période plus longue à la maison. Pour celles qui ont des enfants à l’école, cela leur permet de les recevoir à la maison pour le lunch par exemple.
Était-ce la formule appliquée avant février 2020?
Non
Pourquoi avez-vous choisi cette formule?
Quand on a voulu faire revenir l’équipe au bureau, on a sollicité les employées pour connaître leurs défis. Nous avons appris que le travail à distance jouait beaucoup sur leur mental. Elles se sentaient isolées et travaillaient en silo. En 2022, nous avons mis en place cette nouvelle formule après un vote.
Quels sont les facteurs, les politiques et les dispositions qui font en sorte que cette formule fonctionne pour votre entreprise?
Je responsabilise mes employées. Elles ont des indicateurs de performance et sont responsables de leurs dossiers et de leurs programmes de travail. Elles ont aussi la capacité de gérer leur horaire.
En tant que gestionnaire, je m’assure que les dossiers avancent et que les demandes des organismes avec lesquels nous travaillons sont complétées.
Mes employées sont vraiment motivées quand elles arrivent au bureau. Elles sont pleinement présentes au bureau et sont contentes de se retrouver. Et leur vie à la maison est plus structurée.
En matière de recrutement, la flexibilité d’horaires que l’on offre est un avantage concurrentiel. Elle permet d’avoir des candidats dédiés à leur travail et à la cause des femmes. On leur montre qu’on respecte les vies de famille de nos employées.
Au cours des prochains mois, l’organisation du travail changera-t-elle?
Non
Quelle est votre position à l’égard du télétravail, du présentiel et du mode de travail hybride?
Cinq jours en télétravail, c’est lourd psychologiquement. Le déplacement permet de briser la routine. On voit encore des séquelles de la pandémie sur les femmes, comme l’anxiété ou la dépression.
En télétravail, beaucoup ont eu à assumer le poids des attentes professionnelles et des attentes à la maison. Cela a brisé un lien dans le contrat social.
Il y a une starwoman présente en chacune de nous. Les femmes des nouvelles générations veulent être performantes sur toute la ligne. Elles ont des attentes très élevées envers elles-mêmes, qui ne viennent pas forcément du milieu de travail. Baisser les bras est inenvisageable. Et cela peut les mener directement dans le mur.
Personnellement, je suis au bureau cinq jours par semaine. Cela me permet d’être plus concentrée dans mon travail. J’ai un chat, Hermès, et un chien, Uma, à la maison, qui me déconcentrent. Hermès, en se mettant sur le clavier, et Uma, en se couchant sur mes pieds. Je serais incapable de travailler de la maison avec eux, je serais trop accaparée.