De tous les investisseurs, ceux qui ont du succès dans l’immobilier sont sans doute les vendeurs les plus ardents et les plus convaincants. Il n’y a rien comme un prospère propriétaire «de portes» pour nous rappeler comment il est formidable d’investir dans la brique et le mortier.
C’est qu’ils nous amènent sur du «concret». Pour réussir, il suffit de travailler fort, de savoir reconnaître une aubaine, de saisir le potentiel caché d’un immeuble et de maîtriser les ficelles du financement. Sans doute, aussi, le maniement du marteau.
Ce discours plein de promesses n’a aucun mal à trouver des oreilles attentives. Pour beaucoup, l’immobilier constitue le tremplin du vrai monde. En comparaison, les actions d’entreprises sont le levier des riches, les pièces d’un jeu de dupes. Pour le féru du plex, le marché boursier est une forêt où rôdent les loups ; le marché immobilier, plus rassurant, est le lieu de rencontre des entrepreneurs pragmatiques.
Après bientôt 20 ans de hausse de prix des immeubles, faut-il s’étonner de voir se multiplier les clubs immobiliers ? Évidemment, non. Le contexte est propice à la transmission de récits de flips glorieux aussi bien qu’au monnayage de conseils et de tuyaux.
J’ai plusieurs fois eu l’occasion de rencontrer des adeptes. J’ai pu remarquer combien ils peuvent être galvanisés à la sortie des réunions de club. Au contact des gourous de l’immobilier, un vague intérêt pour la chose a toutes les chances de se transformer en action qui, sans être la voie assurée, n’en reste pas moins le seul chemin pouvant mener au succès dans ce domaine.
L’erreur serait toutefois de croire qu’un magnat de l’immobilier sommeille en chacun de nous et qu’il suffit d’adhérer à un club pour l’éveiller et en exploiter le potentiel.
Pour le compte du magazine de finances personnelles Affaires PLUS, nous avons envoyé Simon Diotte, journaliste et propriétaire de plex, goûter à l’ambiance des clubs immobiliers. Dans un reportage coloré et amusant, notre collaborateur nous explique le fonctionnement de ces groupes, les avantages qu’ils proposent aux investisseurs et les dangers qu’ils posent pour les autres, ceux qui n’ont pas la fibre mais qui ne dépensent pas moins de petites fortunes en formation dans l’espoir d’un miracle qui ne se produira jamais.
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Ce dossier fait aussi ressortir que les formations ne suffisent pas à devenir un investisseur aguerri et respecté. Inexpérimenté, l’adepte frais émoulu d’un club a plutôt tendance à passer pour ridicule dans l’industrie du financement et du courtage immobilier, tellement qu’il vaut parfois mieux taire son association et jouer le profil bas tout en faisant ses classes.
On comprend finalement que la fréquentation des clubs peut révéler l’investisseur, mais il ne peut pas l’inventer.