(Photo: Jonathan Hayward/ La Presse canadienne)
L’économie québécoise a été mise sur pause le 23 mars dernier, quand le premier ministre François Legault a ordonné la fermeture de toutes les commerces et entreprises jugés non essentiels. Lundi, il a entrepris une première relance de l’économie en ajoutant la construction résidentielle, l’aménagement paysager, les garages et les mines à la liste des secteurs prioritaires.
Des milliers de chantiers de construction domiciliaire ont dû être suspendus par l’état d’urgence sanitaire lié à la COVID-19. Une situation qui avait de quoi rendre nerveux tous les nouveaux propriétaires en attente d’emménager dans leur futur chez-soi et qui aurait pu créer un effet domino catastrophique.
« On ne veut pas ajouter une crise du logement par-dessus la crise que l’on vit actuellement », a justement précisé M. Legault en conférence de presse lundi.
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Le gouvernement dit avoir discuté avec les représentants de l’industrie et les syndicats afin de relancer les chantiers à partir de lundi prochain, soit le 20 avril.
« On s’est assuré avec la santé publique que tous les protocoles sont mis en place pour protéger les travailleurs », a-t-il ajouté. Ceux-ci devront notamment s’assurer de respecter la distanciation physique entre eux.
Les entrepreneurs en construction vont toutefois devoir se limiter à la livraison des unités de logement dont les occupants sont attendus au plus tard le 31 juillet.
Selon le porte-parole de l’Association de la construction du Québec (ACQ), Guillaume Houle, on estime que jusqu’à 25 000 unités de logement, incluant maisons, condominiums et appartements locatifs sont attendues d’ici le 31 juillet.
« La priorité va aller aux unités prévues pour le 1er avril et ensuite, ça va débouler avec ceux pour mai, juin et juillet », a-t-il expliqué en admettant que si l’on évite la catastrophe, il y aura tout de même des retards puisqu’on a déjà perdu un mois de travail.
En plus de tous les corps de métiers liés à la construction et à la rénovation résidentielle, les arpenteurs et les inspecteurs en bâtiments pourront aussi reprendre du service selon les mêmes conditions.
Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale souligne que, par extension, la chaîne d’approvisionnement en matériaux de construction doit elle aussi relancer ses activités.
L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec s’est réjouie de l’annonce de Québec. Elle a fait savoir qu’une escouade va parcourir les chantiers pour bien informer les travailleurs et s’assurer du respect des consignes.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail a produit un guide sur les bonnes pratiques à respecter. Une initiative bien accueillie aussi par l’ACQ.
Un printemps fleuri
Les nouveaux propriétaires pourront non seulement rentrer dans leur maison, mais également aménager leur jardin. Le gouvernement a inclus à sa liste les entreprises d’aménagement et d’entretien paysagers.
Toute la chaîne d’approvisionnement liée à ce secteur est aussi concernée. Ce qui veut dire que les pépinières et centres de jardinage vont pouvoir reprendre du service, dès mercredi, afin de s’assurer que le printemps fleurisse malgré la crise sanitaire qui paralyse le Québec.
Mécanique générale
Le ministère des Transports a, lui aussi, confirmé la relance d’un important secteur de l’économie de services avec la réouverture des services d’entretien et de réparation de tous les types de véhicules à compter de ce mercredi, 15 avril.
Cette permission s’applique aussi aux fournisseurs de « produits, pièces ou autre matériel nécessaires aux services de transport et de logistique », peut-on lire dans le communiqué du ministère.
Par ailleurs, la date limite pour retirer les pneus cloutés sur les véhicules est repoussée au 5 juin.
Mineurs au travail
Nouvelle majeure pour les mineurs, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a confirmé la relance de l’exploitation minière dans la foulée de l’ajout d’emplois à la liste prioritaire.
Dès mercredi 15 avril, les activités pourront reprendre progressivement dans les 22 mines du Québec à condition de respecter rigoureusement une série de mesures sanitaires préventives, dont la distanciation physique.
Les pratiques de rotation des travailleurs qui ne résident pas dans les régions minières, communément appelées « fly-in fly-out » vont aussi devoir être limitées pour éviter la propagation du coronavirus.
