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Marine Thomas

Billet

Marine Thomas

Analyse de la rédaction

Zoom sur les Z

Marine Thomas|Édition de la mi‑novembre 2019

Zoom sur les Z

La députée écologiste néo-zélandaise de 25 ans, Chlöe Swarbrick (Photo: Green Party / CC)

BILLET. «Ok boomer!» Cette petite phrase assassine d’une législatrice néo-zélandaise de 25 ans à l’adresse de collègues plus âgés qui la chahutaient pendant son discours dénonçant l’inaction par rapport aux changements climatiques a fait le tour du monde.

La même semaine, j’avais la chance de côtoyer des étudiants de Polytechnique pour un panel que j’animais sur le développement durable. À la fin de l’événement, j’ai donné la parole au public. Là, j’ai été renversée par la qualité des questions, pertinentes et pointues. Ce n’est pas très flatteur pour moi, mais elles valaient largement les miennes. Les échanges qui ont suivi étaient passionnants, au point où j’aurais souhaité que le format eût plutôt été tout le long un dialogue entre les experts sur la scène et ces futurs ingénieurs. De voir ces jeunes si passionnés, si brillants et allumés sur cet enjeu important m’a rempli d’optimisme pour l’avenir.

Ces deux événements m’ont donné envie d’en savoir plus sur ceux que l’on appelle communément les «Z». Comme milléniale, j’ai l’habitude que ma génération se fasse refaire le portrait, pas toujours de manière flatteuse, et j’ai toujours trouvé caricaturales ces généralisations. Pourtant, voici qu’à mon tour je cherchais une liste de caractéristiques englobant ces 1,2 million de Québécois. Il en ressort que ceux nés après 1995 avec la technologie sont ultraconnectés (mais qui ne l’est pas de nos jours ?), autonomes, collaboratifs, motivés par les défis et l’apprentissage. Surtout, ils sont nombreux à rêver de se lancer en affaires. Un fait d’ailleurs bien compris par les universités qui, comme vous le découvrirez ici, ont su canaliser l’effervescence entrepreneuriale de leurs étudiants pour les aider à créer des entreprises à succès.

Ceux qui ne deviendront pas leur propre patron arriveront sur le marché du travail dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre sans précédent. Dans son récent rapport «La génération Z du Québec et sa vision du milieu du travail», Academos révèle que 93 % des Z veulent travailler pour une entreprise offrant une grande flexibilité à ses employés et 90 % veulent que leur futur employeur contribue de façon positive à la société. L’intégration de cette nouvelle génération va donc sans contredit bouleverser les façons de faire. Comment réagiront les gestionnaires, qui essaient déjà de se remettre des perturbations apportées par les Y ? Comment réagiront les Y, qui seront à leur tour bousculés par plus jeunes qu’eux ?

Que les organisations soient prêtes ou non, les Z arrivent et le Québec inc. n’a qu’à bien se tenir. En contexte de recherche de talents, s’adapter afin d’être un bon employeur pour cette génération pourrait faire toute la différence entre les entreprises qui prospèrent et celles qui disparaissent.

Marine Thomas
Rédactrice en chef, Les Affaires
marine.thomas@tc.tc
@marinethomas