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Jour 12: habitation et pouvoirs du premier ministre au menu

La Presse Canadienne|Publié le 08 septembre 2022

Jour 12: habitation et pouvoirs du premier ministre au menu

Le leader du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, tiendra un point de presse en matinée à Québec au sujet des pouvoirs du premier ministre. Il prévoit ensuite une rencontre avec le Conseil général de l’Union des producteurs agricoles (UPA). (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Ses propos controversés tenus la veille sur l’immigration sont revenus hanter le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, jeudi, en ce 12e jour de campagne électorale.

Le décès de la reine Élisabeth II a momentanément interrompu la campagne et les chefs des différents partis ont commenté sa disparition, mais la campagne électorale pourra suivre son cours comme prévu.

Le drapeau a été mis en berne sur la tour centrale du parlement jusqu’aux funérailles de la souveraine et un registre, placé au cabinet du lieutenant-gouverneur, dans l’édifice voisin du parlement, sera mis à la disposition des citoyens intéressés à présenter leurs condoléances à la famille royale.

Sur le plan politique, le sujet du jour était la question de l’immigration. Sur la défensive, le premier ministre sortant a dû s’expliquer, corriger le tir, cherchant à ne pas donner l’image d’un chef politique considérant l’immigration comme une menace à la paix sociale.

Invité par les médias à préciser sa pensée, jeudi, à Roberval, le chef caquiste a réaffirmé que l’intégration des immigrants était un «défi», mais a dit regretter d’avoir parlé de «valeurs».

La veille, il avait fait bondir ses adversaires, en faisant un amalgame entre l’immigration, la violence et l’extrémisme.

«Les Québécois sont pacifiques, ils n’aiment pas la chicane, ils n’aiment pas les extrémistes, ils n’aiment pas la violence. Il faut s’assurer qu’on garde ça comme c’est là actuellement», avait déclaré M. Legault, mercredi, à propos des seuils d’immigration à privilégier.

Devant le tollé suscité par sa déclaration, il s’était montré désolé sur les réseaux sociaux en début de soirée, si ses propos avaient entraîné de la confusion, affirmant que l’immigration était une richesse.

«Il ne faut pas nommer quelles valeurs, parce que ça pourrait créer un amalgame, donc effectivement, je n’aurais pas dû nommer de valeurs», a-t-il affirmé jeudi matin.

Mercredi, à Victoriaville, M. Legault commentait le projet d’Ottawa d’accueillir plus d’immigrants, lorsqu’il a affirmé qu’il fallait réfléchir au «genre de société qu’on veut», à nos «valeurs», à la «laïcité» et au «respect».

Appelé à préciser sa pensée, le chef de la Coalition avenir Québec avait répondu: «Il y a une façon de vivre chez nous et on veut la garder.»

Mais la cheffe libérale, Dominique Anglade, a estimé que le mal était fait. Elle était plutôt d’avis que M. Legault a vraiment livré le fond de sa pensée mercredi, ne faisant que tenter depuis de réparer les pots cassés en constatant que ses propos ne passaient pas.

«Ce qu’il a livré hier [mercredi], c’est le fond de sa pensée», est persuadée Mme Anglade, qui donnait une conférence de presse jeudi matin devant une école de Laval.

Du message initial du premier ministre sortant, elle retient que cela revient à dire que «l’autre, qui n’est pas comme nous, peut être dangereux. […] Il fait une équation entre l’immigration et la violence. On alimente les préjugés en faisant ça. On fait comme si l’autre, c’est le méchant».

Mme Anglade était à Laval pour annoncer qu’un gouvernement libéral offrirait la gratuité du service de garde à l’école, le midi.

De son côté, à Sherbrooke, où la lutte s’annonce serrée entre Québec solidaire (QS) et la CAQ, le porte-parole solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a promis de construire 25 000 logements sociaux dans un éventuel premier mandat et a dit viser un total de 50 000 logements à plus long terme. Il s’agirait là d’un engagement de 3,2 milliards de dollars pour un premier mandat.

À Québec, devant le parlement, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a plaidé pour sa part pour une plus grande liberté de parole à accorder aux députés.

Il a proposé une série de mesures visant à rééquilibrer le partage de pouvoirs entre le premier ministre et les simples députés.

Il veut notamment renforcer les contre-pouvoirs en créant la fonction de directeur parlementaire du budget et en doublant les budgets et les ressources du Vérificateur général.

Un gouvernement péquiste rendrait aussi totalement indépendante du conseil des ministres et du premier ministre la Direction générale de la santé publique. De plus, il mettrait sur pied une agence du transport séparée du gouvernement.

À Montréal, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, a prononcé une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Il a notamment dû expliquer pourquoi la plateforme électorale qu’il défend dans cette élection diffère du programme adopté par quelque 800 membres de son parti en novembre dernier.

Lorsque le président de la Chambre, Michel Leblanc, lui a demandé si la «compatibilité civilisationnelle» que les conservateurs disent vouloir exiger de la part des immigrants allait au-delà des exigences actuelles, Éric Duhaime a apporté les précisions suivantes: «C’est dans le programme du parti, mais ce n’est pas dans notre plateforme électorale.»

Disant vouloir «faire la différence entre le programme et la plateforme», il a expliqué que ce qu’il propose aux électeurs, c’est la plateforme électorale adoptée par la commission politique du parti et lui-même. Celle-ci s’inspire du programme, mais ne peut le refléter dans son ensemble puisqu’il est «très volumineux et [porte] sur l’ensemble des sujets».