La vague des micro-distilleries frappe la Belle Province
Daniel Germain|Édition de la mi‑janvier 2019Aujourd'hui, on trouve une dizaine de vodkas québécoises et trois fois plus de gins made in Quebec.
Quand il a lancé sa vodka en 2010, Nicolas Duvernois s’est imposé ici comme le pionnier de la microdistillerie. Le domaine des spiritueux, notamment dans le gin et la vodka, a vu depuis apparaître un phénomène semblable à celui qu’a connu l’industrie de la bière : une multitude de nouveaux petits acteurs locaux disputent maintenant des parts de marché aux géants mondiaux du domaine.
Aujourd’hui, on trouve une dizaine de vodkas québécoises et trois fois plus de gins made in Quebec. Le phénomène n’est pas unique à la province, il est mondial. Toutefois, le Québec se distingue par la qualité des spiritueux qu’il produit. La preuve, c’est une autre vodka québécoise, la White Keys, qui a remporté cette année le premier prix du prestigieux concours The Global Vodka Masters, le même qui, en 2009, a fait connaître Pur Vodka.
La tendance est manifeste sur les ventes de la SAQ. Durant l’année financière 2013-2014, les ventes de spiritueux québécois s’élevaient à 19 millions d’unités réparties entre 24 produits différents. En 2017-2018, le monopole a vendu 43 millions de bouteilles de 60 marques québécoises.
Ce phénomène se répercute aussi sur les concours. En 2013, le nombre de participants au concours de la meilleure vodka au monde s’élevait à 81. En 2017, 134 vodkas de partout dans le monde se disputaient les grands honneurs.
La sommelière et entrepreneuse Jessica Harnois souligne toutes les subtilités de la vodka, un spiritueux qui en principe ne doit avoir aucun goût. Une vodka premium, comme la Pur Vodka ou la White Keys, se démarque par la qualité de l’eau utilisée dans la fabrication, elle ne doit pas brûler en bouche et offrir une certaine viscosité.
Pour lire le reste de la manchette: Duvernois Tome II
« Le consommateur ne s’en rend pas compte. C’est pourquoi tout repose sur le marketing », dit-elle. Autrement dit, de l’argent.
Pur Vodka se trouve aujourd’hui dans une position particulière. Au Canada, elle est la plus grande des vodkas dites « artisanales », ou non industrielles. Elle profite en ce moment du fait qu’elle ait été la première, mais aussi de la personnalité de son fondateur et de son accès privilégié à certains marchés.
Les produits trouvent des clients à l’international, mais aux côtés des grandes marques, comme Belvedere, Grey Goose ou Absolute, ils restent nichés.