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Publicité numérique: un média britannique poursuit Google

AFP|Publié le 21 avril 2021

Publicité numérique: un média britannique poursuit Google

(Photo: 123RF)

Associated Newspapers, maison mère du quotidien britannique Daily Mail et du site internet MailOnline, poursuit le géant internet américain Google, l’accusant de manipuler le marché de la publicité en ligne ainsi que son moteur de recherche et de priver les entreprises de médias de recettes vitales.

« La publicité en ligne continue à croître à mesure que les utilisateurs consomment plus de contenus sur internet, mais les recettes publicitaires des journaux ont chuté de 70 % sur la dernière décennie », entrainant vagues de licenciements et fermeture de nombreux journaux, fait valoir cette plainte déposée mercredi au tribunal fédéral de Manhattan.

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« Les entreprises d’édition ne voient pas la croissance des dépenses publicitaires car Google et sa maison mère Alphabet ont acquis illégalement et entretenu des monopoles sur les outils utilisés par annonceurs et médias pour acheter et vendre des espaces promotionnels », poursuit la plainte.

Entre autres « tactiques » dénoncées, Google est accusé de rendre difficile pour les éditeurs de presse de comparer les prix et de « truquer le marché » par l’intermédiaire de ses propres places d’échanges, « DoubleClick for Publishers » destinée aux éditeurs de presse, et « DoubleClick Ad Exchange », qui dominent le marché de la publicité en ligne.

Et depuis des années, Google « utilise son moteur de recherche pour punir les éditeurs de presse qui ne se soumettent pas à ses pratiques » en les faisant ressortir plus bas dans les résultats de recherche s’ils ne vendent pas assez d’espaces publicitaires sur son propre marché d’échanges, poursuit le document.

Le site en ligne du Daily Mail souligne notamment qu’Associated Newspapers estime que sa couverture de la famille royale britannique cette année ressort anormalement bas lors de recherches sur Google, les articles de journaux plus confidentiels étant mieux classés. 

Interrogé par l’AFP, un porte-parole de Google a qualifié la plainte de « complètement inexacte » et « sans fondement ».

L’an dernier, le gendarme britannique de la concurrence (CMA) avait proposé des mesures pour limiter la domination des géants américains Facebook et Google sur le marché de la publicité en ligne dans le pays.

Selon la CMA, les dépenses dans les publicités en ligne ont atteint environ 14 milliards de livres en 2019 au Royaume-Uni, dont 80 % sont captées par Facebook et Google.

Fondé en 1998 dans la Silicon Valley, le géant des technologies et leader mondial de la publicité en ligne fait face à plusieurs poursuites pour pratiques anti-concurrentielles, lancées fin 2020, qui mettront sans doute des années à aboutir.