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Grève au port de Vancouver: MEQ demande une loi spéciale

François Normand|Publié le 19 juillet 2023

Grève au port de Vancouver: MEQ demande une loi spéciale

Le dimanche 2 juillet, les 7400 débardeurs du port de Vancouver — le plus important en termes de volume au Canada — ont déclenché une grève, ce qui a stoppé la manutention des conteneurs qui sont exportés ou importés. (Photo: 123RF)

Prenant acte de l’échec des pourparlers pour mettre fin à la grève au port de Vancouver, Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) demande à Ottawa d’adopter rapidement une loi spéciale afin que les activités reprennent dans ce port vital pour l’économie québécoise.

«Ce conflit de travail a déjà trop fortement impacté nos entreprises. Non seulement les manufacturiers du Québec sont littéralement pris en otage avec ces grèves, mais la réputation du Québec et du Canada est sérieusement mise à mal lorsque ce genre de conflits survient à répétition», affirme dans un communiqué la PDG de MEQ, Véronique Proulx.

À ses yeux, c’est toute l’économie du Québec qui en pâtira si le gouvernement fédéral n’agit pas rapidement pour mettre fin au conflit de travail. «Une loi spéciale doit absolument être votée rapidement pour que les opérations reprennent le plus tôt possible», insiste-t-elle.

Le dimanche 2 juillet, les 7400 débardeurs du port de Vancouver — le plus important en termes de volume au Canada — ont déclenché une grève, ce qui a stoppé la manutention des conteneurs qui sont exportés ou importés.

Ce mardi, le Syndicat international des débardeurs et magasiniers du Canada (ILWUC) a rejeté l’entente de principe qui avait été conclue le 13 juillet pour tenter de mettre fin au conflit de travail.

Ottawa semble aussi perdre patience dans ce dossier.

Dans une déclaration commune, les ministres fédéraux du Travail, Seamus O’Regan, et des Transports, Omar Alghabra, ont déclaré qu’ils étudient «différentes options possibles» à la suite du rejet de l’entente de principe, rapporte Radio-Canada.

 

16% du commerce international du Canada

Selon MEQ, à lui seul, ce port de la Colombie-Britannique est responsable de 16% des échanges commerciaux du Canada à l’international, pour des volumes totalisant une valeur de 500 millions de dollars (M$) par jour.

Entre le 10 et le 12 juillet, MEQ a sondé les manufacturiers et exportateurs québécois afin de déterminer les impacts de la grève sur leurs activités. Les résultats démontrent que ses membres ont «fortement été impactés», souligne l’organisation.

Ainsi, les coûts pour les entreprises manufacturières qui subissent des retards s’élèvent en moyenne, par entreprise, à 135 000 $ par jour de grève.

De plus, pour chaque jour de grève, les entreprises sondées estiment que de 5 à 6 jours seront nécessaires pour récupérer les retards générés par cet arrêt de travail.

Selon MEQ, ces résultats démontrent «l’importance d’un retour au travail dans les plus brefs délais».

En entrevue à Les Affaires le 4 juillet, Véronique Proulx soulignait que plusieurs secteurs de l’économie québécoise pâtissaient de cette grève, à commencer par les producteurs de porc.

Ces derniers exportent notamment leurs produits transformés en Chine, au Japon et en Corée du Sud — le Canada a un accord de libre-échange avec ces deux derniers pays.

La grève au port de Vancouver bouleverse aussi les industries de l’automobile (importations), de l’aérospatiale (importations et exportations) ainsi que celles ayant besoin de produits et de composants électroniques dans leur procédé de production (importations).