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Le ralentissement économique freine l’élan de BRP

La Presse Canadienne|Publié le 30 novembre 2023

Le ralentissement économique freine l’élan de BRP

«Le déclin en octobre était manifeste partout, mais particulièrement dans les marchés internationaux. Ça se poursuit en novembre», a apporté le PDG José Boisjoli. (Photo: La Presse Canadienne)

Résiliente depuis plusieurs mois, l’industrie des véhicules récréatifs, des motomarines et des motoneiges est finalement rattrapée par le ralentissement économique. BRP prévient les investisseurs que la demande s’affaiblit et que ces vents contraires auront un effet sur ses résultats.

La demande demeurait résiliente aux mois d’août et de septembre, mais la tendance s’est détériorée récemment en octobre, raconte le président et chef de la direction, José Boisjoli, jeudi, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers. 

«Le déclin en octobre était manifeste partout, mais particulièrement dans les marchés internationaux, rapporte le dirigeant. Ça se poursuit en novembre.»

Le marché nord-américain reste «ok», mais les données économiques aux États-Unis invitent à la prudence. «Le taux de chômage reste bas et l’inflation se modère en octobre, mais la confiance des consommateurs décline depuis juillet. Le solde des cartes de crédit est à un sommet. Il y a des signes que l’économie américaine ralentit.»

En conséquence, le fabricant des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am a décidé de réduire sa production afin d’éviter de se retrouver avec trop d’appareils en stocks.

José Boisjoli constate que l’environnement promotionnel est plus présent. »Dans certains segments, nous gagnons d’importantes parts de marché et certains concurrents veulent défendre leur territoire.

«C’est particulièrement vrai pour les véhicules récréatifs. Nous sommes surpris. Non seulement nous voyons des rabais sur les modèles 2023, mais aussi sur les modèles 2024. À ce moment-ci, c’est très agressif.»

La direction prévient que le contexte économique difficile aura un impact sur ses résultats. «Nous croyons que les revenus de l’exercice 2025 pourraient être en baisse. Avec ce que nous voyons maintenant, nous ne prévoyons pas atteindre nos cibles 2025, comme nous l’avions prévu.»

Le chef de la direction financière, Sébastien Martel, a précisé qu’il était encore tôt pour faire des prévisions pour l’exercice 2025. «De manière générale», il anticipe une diminution des volumes de vente, mais aussi une augmentation des dépenses d’investissements par rapport aux revenus. Il s’attend à une légère diminution des marges en conséquence.

L’effet de l’affaiblissement de la demande s’est fait sentir dès le troisième trimestre clos le 31 octobre. La société basée à Valcourt a vu son bénéfice net reculé de 55,4% à 63,1 millions de dollars. Le bénéfice ajusté dilué par action atteint 3,06$. Les revenus, pour leur part, ont diminué de 8,9% à 2,47 milliards de dollars.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 3,07$ et des revenus de 2,65 milliards de dollars, selon la firme de données financières Refinitiv.