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Le Port de Montréal investira près 335 M$ dans l’Est de Montréal

François Normand|Publié le 21 février 2023

Le Port de Montréal investira près 335 M$ dans l’Est de Montréal

L’Administration portuaire de Montréal augmentera de 6 kilomètres son réseau ferroviaire, mais en parallèle de celui qui existe déjà. Actuellement, le réseau ferroviaire du Port de Montréal comprend près de 100 km de voies ferrées, qui permettent de desservir les 14 terminaux. (Photo: courtoisie)

L’Administration portuaire de Montréal (APM) investira près de 335 millions de dollars (M$) en cinq ans dans l’Est de Montréal afin d’améliorer et de décarboner les infrastructures de transport.

«On a prévu dans notre plan 5 ans des investissements de 335 M$ dans nos infrastructures sur l’île. Et la quasi-totalité de ces investissements concerne et concernera des projets dans l’Est de Montréal», a déclaré ce lundi son PDG Martin Imbleau.

Le patron du Port de Montréal s’adressait à des gens d’affaires et des représentants d’organismes publics et privés de l’industrie, venus l’entendre dans la cadre du Forum stratégique transport et logistique organisé par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal.

Ces investissements de 335 M$ permettront de faire cinq choses.

Premièrement, l’APM augmentera de 6 kilomètres son réseau ferroviaire, mais en parallèle de celui qui existe déjà. Actuellement, le réseau ferroviaire du Port de Montréal comprend près de 100 km de voies ferrées, qui permettent de desservir les 14 terminaux.

«Cela nous permettra d’accueillir des convois plus longs pour accroître l’efficacité de notre réseau», insiste Martin Imbleau.

Deuxièmement, ces investissements permettront de consolider et d’optimiser des quais afin de pouvoir accueillir des bateaux de façon sécuritaire toute l’année.

 

Quais centenaires qui ont besoin «d’amour»

«Nous avons au port des quais centenaires qui ont besoin d’un peu d’amour», souligne-t-il.

Troisièmement, l’APM investit dans l’amélioration du terminal de conteneurisation de grain Canest. Ce dernier est spécialisé dans le marché niche du grain conteneurisé, c’est-à-dire des pois chiches, du soya sans OGM et des lentilles canadiennes.

Quatrièmement, le Port de Montréal construira des sous-stations électriques. L’organisme veut ainsi développer son propre réseau électrique afin de soutenir la demande à venir en électricité.

Des usagers du port ont déjà électrifié des activités. Par exemple, les opérateurs MGTP et Termont ont installé sur leurs terminaux des grues électriques qui n’émettent pas de gaz à effet de serre (GES).

Le secteur des conteneurs réfrigérés (médicaments, cosmétiques, vaccins) est un autre bon exemple, selon Martin Imbleau.

«Il y a 2 ans, Hunt, la plus grande entreprise spécialisée en la matière, a fini de remplacer la totalité de ses branchements diesel pour être aujourd’hui 100% électrique», dit-il.

Depuis 2017, le port de Montréal offre aussi un système d’alimentation électrique à quai destiné aux navires de croisières et aux navires hivernants. «Ça entraîne une réduction du bruit, des vibrations, de fumée et des émissions de GES», affirme-t-il.

Cinquièmement, les investissements de 335 M$ aideront à améliorer la fluidité logistique des camions.

Ces dernières années, le port de Montréal a déjà investi des sommes importantes en ce sens, a rappelé Martin Imbleau.

 

Un viaduc au-dessus de la rue Notre-Dame

Dans les prochains mois, l’APM inaugurera d’ailleurs un viaduc au-dessus de la rue Notre-Dame, dans le secteur Viau/Dickson, un projet de plus de 40 M$ financé en partie par le gouvernement du Québec.

«Il va permettre, enfin, aux camions de sortir de nos terminaux sans passer par la rue Notre-Dame, pour aller rejoindre directement le réseau autoroutier», affirme le PDG de l’APM.

Ainsi, chaque camionneur pourra économiser plus de 20 minutes pour chaque trajet complet dans le port.

Au cours des 10 dernières années, l’APM a investi près de 700 M$ dans ses infrastructures sur l’île de Montréal, notamment avec l’appui des gouvernements.

Le Port de Montréal manutentionne environ 100 milliards de dollars canadiens de biens par année pour les marchés du Québec, de l’Ontario et d’une partie du Midwest américain.

Il rivalise principalement avec les ports de Newark (New Jersey) et de New York.