Jusqu'où Research in Motion va-t-elle s'enfoncer?

Publié le 18/08/2010 à 15:06, mis à jour le 18/08/2010 à 15:51

Jusqu'où Research in Motion va-t-elle s'enfoncer?

Publié le 18/08/2010 à 15:06, mis à jour le 18/08/2010 à 15:51

Par Alain McKenna

Blogue. Research in Motion fait la manchette pour toute sorte de mauvaises raisons, depuis une semaine. Suffisamment pour justifier une déculottée boursière, et pour soulever l'inquiétude quant à sa façon de se démarquer de rivaux comme Apple, Google et Microsoft.

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La semaine dernière, c'était évidemment la question de l'accès par les autorités gouvernementales de certains pays sourcilleux en matière de contrôle de l'information qui a fait le plus de mal à RIM. En cédant sur la question de la confidentialité de sa technologie, le fabricant ontarien a laissé filé ce qui s'avère le principal atout du BlackBerry dans le marché des téléphones intelligents.

Après tout, ces communications cryptées et surtout virtuellement inviolables sont la raison numéro un pour laquelle il s'en est vendu autant au sein des entreprises nord-américaines, depuis pratiquement dix ans.

Chez RIM, on se plaisait même à dire que le cryptage était si sophistiqué que même à l'interne, on ne saurait percer leur mystère. En cédant à l'Inde, des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite sur cette question, RIM égratigne sa propre image, celle d'une entreprise pour qui la confidentialité des données de ses clients est une priorité absolue.

Ce week-end, RIM espérait peut-être faire oublier cette mésaventure en lançant le BlackBerry 9800 Torch, un appareil à écran tactile et clavier coulissant qui, selon les critiques, est certainement le meilleur produit de RIM à ce jour, malgré une fiche technique qui laisse à désirer, si on compare à celles des plus récents modèles Android et au iPhone 4.

En prime, une mise en marché trop limitée, de même qu'une réception plus que tiède des critiques américains, qui ont toujours été fortement biaisés en faveur du iPhone d'Apple, donne un air d'échec prématuré à cette nouvelle campagne.

Ses ventes, évaluées à 150 000 unités, sont dix fois moins importantes que celles du iPhone 4 lors de son premier week-end de mise en vente. Elles ont d'ailleurs été rapidement suivies d'une réduction massive du prix de détail du Torch, de l'ordre de 50 %. Il est passé de 200 à 100 $ sur le réseau d'AT&T. Ça ajoute une petite odeur de panique à l'affaire...

Et voilà qu'en une semaine, l'action de RIM a dégonflé de 10 % en bourse.

Ça va mal pour RIM. Incapable de suivre la cadence innovatrice de ses rivaux, l'entreprise démontre qu'elle préfère plier sous la pression de gouvernements peu scrupuleux en matière de respect de la vie privée, plutôt que de respecter un principe qui, après tout, est aussi son principal - sinon son seul - avantage concurrentiel ailleurs dans le monde. Il suffise que Microsoft et Windows Mobile 7 s'attaquent à cette faille pour mettre sérieusement en péril l'avenir du BlackBerry...

 

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