De la peau artificielle québécoise avec BioMimir

Publié le 08/03/2024 à 09:00

De la peau artificielle québécoise avec BioMimir

Publié le 08/03/2024 à 09:00

Par Emmanuel Martinez

Benjamin Yam, Fiona Simpson et Elle Edin ont fondé BioMimir. (Photo: courtoisie)

La start-up sherbrookoise BioMimir espère commercialiser des biomatériaux afin de faciliter la cicatrisation de la peau. 

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Fondée en 2021 par Fiona Simpson, Elle Edin et Benjamin Yam, elle compte sur une équipe entièrement féminine à l’exception de ce dernier qui est le directeur financier de la PME. 

«Quand on a créé l'entreprise à Montréal, il n’y avait pas d’espace de laboratoire à Montréal, mais on a trouvé un à Espace LAB à Sherbrooke», explique la présidente Fiona Simpson en entrevue. 

Grâce à des polymères synthétiques et biomimétiques, l’entreprise souhaite mettre au point un type de peau artificielle placée sur des plaies pour favoriser la régénération de la peau pour des maladies cutanées. Par exemple, pour soigner des femmes diabétiques qui ont des abcès ou des personnes âgées avec des plaies. 

«Notre technologie vise à prévenir les cicatrices en régénérant la peau», précise la patronne. 

Ayant mené des recherches à l’Université de Montréal, Fiona Simpson et Elle Edin sont alors passées à l’action en voulant commercialiser leur innovation qui est en passe d’être brevetée. «On était frustrée de créer des technologies qui n’allaient pas sortir du laboratoire, explique Fiona Simpson. On a réalisé des essais cliniques puis cela s’est arrêté, car l’université et les hôpitaux n’avaient pas les fonds pour continuer. C’est là qu’on a décidé de fonder notre entreprise.»

 

Ententes aux États-Unis

BioMimir a ainsi récolté 665 000$ en mars 2023 grâce au soutien de Startup TNT, Sherbrooke-Innopole, Adara Venture Capital, Front Row Ventures, Halo Health et des anges individuels. 

La start-up est en pourparlers avec la FDA, l’agence fédérale américaine des denrées alimentaires et des médicaments, afin d'avoir l'aval nécessaire pour la mise en marché. Puisque cette peau artificielle ne constitue pas un médicament, mais un dispositif médical, les approbations sont moins complexes. Ces démarches sont faites aux États-Unis, car il est plus facile d’obtenir les autorisations dans ce pays, selon la présidente. 

Elle compte mener des tests sur des cochons cette année puis sur des humains l’an prochain. Elle souhaite récolter 3 millions en financement dans les mois à venir afin de réaliser ses projets. 

BioMimir s’est déjà entendu avec Berkshire Sterile Manufacturing et Sharp Packaging aux États-Unis pour produire son substitut cutané qui s’intègre de manière permanente à la peau. 

L’entreprise espère vendre ses innovations aux cliniques spécialisées dans les soins cutanés complexes et les plaies, les hôpitaux et les établissements de soin de longue durée. Elle veut aussi élaborer des crèmes pour les petites blessures, comme des coupures.

 

 

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