Gil Rémillard plaide en faveur de normes sociales et environnementales pour la ZLEA

Offert par Les Affaires

Publié le 07/04/2001 à 15:02

Gil Rémillard plaide en faveur de normes sociales et environnementales pour la ZLEA

Offert par Les Affaires

Publié le 07/04/2001 à 15:02

Par François Normand
Gil Rémillard

Gil Rémillard (Photo: Welcoming Ambassador & Mrs. Heyman to Montreal / CC)

IL Y A 20 ANS, LE SOMMET DES AMÉRIQUES. Outre les aspects commerciaux, le futur accord de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) doit inclure des normes relatives aux conditions de travail et à la protection de l’environnement, plaide Gil Rémillard , président et fondateur de la Conférence de Montréal. 

« Ces normes doivent être une condition pour entrer dans un libre marché des Amériques, un peu comme dans le Traité de Maastricht », a dit M. Rémillard aux AFFAIRES. Maastricht, qui a institué une Europe politique et l’Union économique et monétaire, comprend de telles normes. 

Le président de la Conférence de Montréal, qui se tiendra du 17 au 20 avril, se garde bien de comparer le projet de ZLEA à l’Union européenne. « En Europe, c’est différent. Vous avez une confédération. Ici, on va avoir une association de pays pour un libre marché. Il reste que le Traité de Maastricht a beaucoup d’éléments qui peuvent nous aider à établir des règles qui s’imposent obligatoirement. »

Toutefois, M. Rémillard admet qu’il risque d’y avoir des réticences à inclure des normes sociales et environnementales dans le futur accord de ZLEA, notamment auprès de certains pays en développement qui perçoivent ces normes comme du protectionnisme de la part des pays riches. 

Néanmoins, il estime que rien n’est impossible, et qu’on pourrait peut-être avoir des surprises lors du Sommet des Amériques à Québec (du 20 au 22 avril). Au cours de ce sommet, les 34 chefs d’État et de gouvernement aborderont entre autres la question de la future ZLEA. 

« Si le sommet en arrivait à cette conclusion (l’inclusion de normes sociales et environnementales dans la ZLEA), ça serait déjà un grand succès. La déclaration de Québec serait alors un élément fondamental, ajoute M. Rémillard. 

« On enverrait le signal qu’on veut construire un véritable libre-échange dans les Amériques avec un visage humain, un visage de prospérité, et qu’on puisse peut-être y aller à un rythme plus lent, plus à l’européenne. » 

Appelé à commenter les critiques des groupes antimondialisation à l’endroit de la Conférence de Montréal, M. Rémillard rétorque que la conférence n’est pas un « mini-Davos » ni un événement qui sert de « véhicule à une idéologie ». 

La Conférence de Montréal en est à sa 7e édition. Cette année, elle abordera les enjeux et défis des Amériques. 

Des conférenciers prestigieux y sont attendus, dont le président du Mexique, Vicente Fox , l’économiste américain Paul Krugman , et le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge , Didier Cherpitel.

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