La Chine doit agir pour éviter une crise de la dette, selon un conseiller du Trésor américain

Publié le 20/09/2022 à 15:16

La Chine doit agir pour éviter une crise de la dette, selon un conseiller du Trésor américain

Publié le 20/09/2022 à 15:16

Par AFP

La Chine est, depuis 2017, le premier créancier du monde, devant le FMI, la Banque mondiale et les créanciers du Club de Paris réunis, selon Brent Neiman. (Photo: 123RF)

Washington — La Chine, principal créancier des pays pauvres et en développement, doit agir plus activement pour éviter la crise de l’endettement qui se profile avec la hausse des taux d’intérêts, a alerté mardi un responsable du département américain au Trésor.

«L’importance de la Chine en tant que créancier signifie que sa participation est essentielle», a déclaré Brent Neiman, conseiller de la secrétaire au trésor Janet Yellen, lors d’une conférence en ligne, organisée par le Peterson Institute for International Economics (PIIE).

«L’absence d’action sur ces dettes pourrait engendrer des années de difficultés continues avec le service de la dette et avec un sous-investissement et une croissance plus faible dans les pays à revenus faibles et intermédiaires», a-t-il ajouté.

Le FMI et la Banque mondiale appellent régulièrement la Chine à s’engager dans la restructuration de la dette de ces pays. Les dégâts économiques provoqués par la pandémie de COVID-19 ont conduit de nombreux pays à devoir emprunter encore, avec des situations de surendettement.

Brent Neiman a déploré des accords d’allègement de la dette auprès du créancier chinois, qui «ont été retardés de manière significative et n’ont pas réduit le fardeau nominal de la dette du pays emprunteur».

Pourtant, «il existe de nombreuses façons pour la Chine de réduire rapidement ces frictions», notamment le fait d’«améliorer son propre suivi et la transparence de tous ses prêts étrangers», selon ce conseiller du Trésor, qui est le ministère de l’Économie et des Finances américaines.

Il a notamment dénoncé certaines clauses comprises dans les prêts accordés par la Chine, et qui empêchent les pays emprunteurs d’avoir accès aux dispositifs multilatéraux leur permettant de restructurer leur dette.

Il a ainsi cité des clauses de «non -divulgation» des conditions du prêt, quand d’autres «permettent aux prêteurs chinois d’annuler des prêts et d’exiger un remboursement immédiat». 

Cela incite ces pays, plutôt que d’avoir recours à une restructuration multilatérale, «à conclure des accords parallèles à des conditions plus généreuses avec le créancier chinois», a encore indiqué le conseiller.

La Chine est, depuis 2017, le premier créancier du monde, devant le FMI, la Banque mondiale et les créanciers du Club de Paris réunis, selon Brent Neiman. L’encours total des prêts officiels chinois est évalué à entre 500 et 1 000 milliards de dollars, concentrés dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et «pas moins de 44 pays doivent désormais une dette équivalant à plus de 10% de leur PIB à des prêteurs chinois».

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