L'immigration au secours des employeurs

Publié le 20/03/2010 à 00:00

L'immigration au secours des employeurs

Publié le 20/03/2010 à 00:00

Par Pierre Théroux

Babakar-Pierre Touré, directeur général du SOIIT. Photo: Martin Martel

Les entreprises de la Capitale-Nationale se tournent de plus en plus vers les immigrants pour combler leurs besoins en main-d'oeuvre. " Certains employeurs sont encore réticents et craignent les différences culturelles. Ils se demandent si un futur employé devra s'absenter souvent pour aller à la mosquée ", note Babakar-Pierre Touré, fondateur et directeur général du Service d'orientation et d'intégration des immigrants au travail (SOIIT).

S'il y a encore des préjugés, particulièrement à l'égard des minorités visibles, la situation s'améliore, selon M. Touré. " Il y a un mur d'indifférence qui est en train de s'écrouler ", note le Québécois d'origine sénégalaise arrivé au début des années 1970 pour étudier la linguistique anglaise, puis le journalisme à l'Université Laval.

Ce changement est notamment attribuable à la nouvelle génération d'entrepreneurs, plus jeunes et davantage ouverts sur le monde. Ces employeurs ont beaucoup voyagé et ils ont déjà été en contact avec d'autres nationalités, explique M. Touré.

Aussi, la rareté de la main-d'oeuvre incite les entreprises à explorer d'autres pistes pour faire face à la situation. " L'immigration ne réglera pas à elle seule la pénurie de main-d'oeuvre, mais elle peut sûrement contribuer à l'atténuer ", croit-il. Selon l'organisme, le taux de satisfaction des entreprises de la région qui ont embauché des immigrants s'élève à plus de 80 %.

Des immigrants... de Montréal !

Créé en 1985, le SOIIT accueille chaque année quelque 700 personnes dans ses bureaux du quartier Saint-Roch. Sa clientèle vient d'Afrique, et elle est principalement d'origine maghrébine (38 %), de l'Europe (36 %) et du continent américain, y compris les Antilles (18 %).

La plupart d'entre eux ont entre 18 et 35 ans et sont scolarisés; les deux tiers ont fait des études universitaires.

Et ces immigrants viennent de plus en plus... de Montréal ! Des missions de recrutement, à quelque 200 km de Québec, ont permis au cours des trois dernières années de recruter plus de 200 personnes pour combler autant d'emplois. Un apport indéniable à l'économie régionale.

" Nous faisons du recrutement ciblé, avec des entreprises particulières, pour combler des postes précis ", dit M. Touré. L'organisme se tient aussi à l'affût des stages et des emplois disponibles pour favoriser les jumelages entre travailleurs et employeurs.

Le SOIIT profite notamment du soutien du ministère de l'Immigration du Québec, de la Ville de Québec et des commissions scolaires de la région.

À la une

Table éditoriale avec le PDG de Northvolt: des batteries «made in Québec» avec du contenu d'ailleurs

08/05/2024 | Dominique Talbot

En table éditoriale avec «Les Affaires», Paolo Cerruti affirme qu'il faudra être patient.

Pierre Fitzgibbon: «Dans la filière batterie, on est rendu trop loin pour reculer»

Édition du 08 Mai 2024 | Les Affaires

Le superministre a rencontré «Les Affaires» en table éditoriale afin de préciser sa vision de la filière batterie.

Filière batterie: le beau (gros) risque

Édition du 08 Mai 2024 | Dominique Talbot

Avec l’arrivée des géants de la batterie, Bécancour est au cœur du plus grand projet économique au Québec.