Plus d'économies et moins de GES

Publié le 11/02/2011 à 00:00, mis à jour le 14/02/2011 à 12:06

Plus d'économies et moins de GES

Publié le 11/02/2011 à 00:00, mis à jour le 14/02/2011 à 12:06

Par Pierre Théroux

Jocelyn Millette, d'Écosens Énergie [Photo : Gilles Delisle]

Le Québec regorge de biomasse forestière non utilisée. Une fois récoltée, cette matière pourrait servir pour chauffer des bâtiments commerciaux ou institutionnels, par exemple.

" Il y a un immense potentiel qui, pour l'instant, est sous-exploité ", dit Jocelyn Millette, vice-président, R-D, et cofondateur d'Écosens Énergie.

La jeune entreprise a officiellement vu le jour il y a quelques mois à peine, après plusieurs années de travaux réalisés à temps partiel pour concevoir de l'équipement de chauffage à la biomasse.

Un coup de pouce financier du CLD de Shawinigan et de l'Agence de l'efficacité énergétique a donné l'élan nécessaire à Jocelyn Millette et à Jean Baribeault, deux ingénieurs-chercheurs du Laboratoire des technologies de l'énergie d'Hydro-Québec à Shawinigan, pour lancer leur entreprise.

Chauffer une école

L'entreprise de Shawinigan se spécialise dans la conception et la commercialisation de systèmes de chauffage à la biomasse de petite puissance, soit entre 100 et 350 kw. Un système de 100 kw permettrait, par exemple, de chauffer une quinzaine de maisons.

" La biomasse est une solution de rechange intéressante pour les propriétaires de bâtiments qui ont vu leur coût d'énergie augmenter considérablement ces dernières années ", dit M. Millette.

Le prix de la biomasse forestière serait de 3 ¢/kWh, par rapport à quelque 8 ¢/kWh pour le gaz et l'électricité et à près de 10 ¢/kWh pour le mazout.

En tenant compte des coûts d'acquisition et d'installation d'un système de chauffage à la biomasse forestière, " le rendement de l'investissement se fera entre trois et quatre ans ", estime-t-il.

L'entreprise prévoit vendre une dizaine de systèmes de chauffage en 2010, puis une cinquantaine par an, avant d'atteindre un rythme d'environ 200 à 300 unités.

L'entreprise est à l'étape de certification CSA de ses systèmes de chauffage. Elle doit aussi s'assurer de l'approvisionnement en biomasse forestière, de concert, notamment, avec la Fédération québécoise des coopératives forestières, avant de livrer ses premiers systèmes.

Écosens Énergie cible les marchés situés près des lieux d'approvisionnement en biomasse. " Cela n'aurait pas de sens de transporter la biomasse sur de longues distances ", dit Jocelyn Millette, en précisant que le développement de cette filière découle de la volonté de réduire à la fois l'utilisation des énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Écosens Énergie arrive à point nommé, reconnaît son cofondateur. Québec a adopté, début 2009, un plan d'action pour la valorisation de la biomasse forestière, initiative qui a été suivie quelques mois plus tard par le Programme d'aide à l'utilisation de la biomasse forestière pour le chauffage par l'Agence de l'efficacité énergétique.

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