Le gouvernement américain a commandé au laboratoire Pfizer 10 millions de traitements de sa pilule contre la COVID-19 pour 5,29 milliards de dollars américains. (Photo: 123RF)
New York — Le gouvernement américain a commandé au laboratoire Pfizer 10 millions de traitements de sa pilule contre la COVID-19 pour 5,29 milliards de dollars américains, sous réserve que le médicament reçoive le feu vert des autorités sanitaires, selon des communiqués jeudi.
L’entreprise pharmaceutique, qui commercialise déjà un vaccin contre le virus en collaboration avec BioNTech, a déposé en début de semaine auprès de l’agence américaine des médicaments (FDA) une demande d’autorisation en urgence pour ce traitement très attendu, car il peut facilement être pris chez soi dans les premiers jours après l’apparition de symptômes en cas d’infection.
Ce traitement antiviral, qui sera commercialisé sous le nom de Paxlovid, a démontré une efficacité de 89% contre les hospitalisations et décès lors d’essais cliniques, lorsqu’il est pris dans les trois jours suivants l’apparition des symptômes.
Ces essais ont été menés par l’entreprise sur des personnes présentant un haut risque de développer un cas grave de la COVID-19.
Les antiviraux agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Ils représentent un complément clé aux vaccins pour protéger de la COVID-19.
«Se faire vacciner reste l’action la plus importante que l’on puisse prendre pour se protéger et protéger les autres et mettre fin à cette pandémie», a souligné le ministre américain de la Santé Xavier Becerra dans un communiqué. «Mais pour les personnes qui tombent malades et qui risquent de graves conséquences, avoir des pilules qu’elles puissent prendre pour éviter d’aller à l’hôpital pourrait être une bouée de sauvetage», a-t-il ajouté.
La commande de Washington prévoit la livraison des 10 millions de traitements, les premiers d’ici la fin de l’année et en 2022.
«Le prix payé par le gouvernement américain reflète le volume élevé de traitements achetés», souligne Pfizer dans son propre communiqué en indiquant avoir engagé des discussions avec d’autres États.
Le groupe profite déjà largement des ventes de son vaccin contre la COVID, qui lui ont permis de doubler son chiffre d’affaires au troisième trimestre, à 24,1 G$US, et de multiplier son bénéfice net par cinq sur la période, à 8,15 G$US.
Le laboratoire américain Merck a lui aussi développé un traitement antiviral, le molnupiravir, autorisé début novembre dans un premier pays, le Royaume-Uni.
Un comité de la FDA doit se réunir le 30 novembre pour se prononcer sur la demande d’autorisations du traitement de Merck aux États-Unis. Washington a déjà acheté 3,1 millions de traitements à Merck.
Pfizer a accepté mardi de passer un accord de licence volontaire avec la communauté de brevets sur les médicaments (MPP), créée par Unitaid, ce qui doit permettre à des fabricants de génériques de produire le médicament pour le fournir à 95 pays à revenu moyen ou inférieur représentant environ 53% de la population mondiale.
Merck a conclu un pacte similaire avec la MPP pour sa propre pilule contre la COVID.
À Wall Street, l’action Pfizer s’appréciait de 0,71% dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de la Bourse.