Jour 13: le décès de la reine continue de faire jaser
La Presse Canadienne|Publié le 09 septembre 2022Le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois tiendra un point de presse en fin de matinée à Trois-Rivières. (Photo: La Presse Canadienne)
Le décès de la reine Élisabeth II et ses impacts sur la province ont continué de faire réagir les chefs en campagne électorale, vendredi.
Le premier ministre sortant, François Legault, ne semble pas avoir d’appétit pour discuter de constitution ou de l’abolition du poste de lieutenant-gouverneur, et ce, même si le contexte a changé avec l’arrivée du roi Charles III.
«C’est pas dans nos priorités pour le prochain mandat», a-t-il répété en conférence de presse à Québec.
Pourtant, il y a un an, François Legault s’était engagé à abolir le poste de lieutenant-gouverneur «lorsque le contexte le permettra».
Le décès de la souveraine s’est aussi imposé dans la conférence de presse du chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, qui a dit jeudi, le jour de sa mort, que le gouvernement du Québec n’aurait pas dû mettre son drapeau en berne.
Le chef péquiste regrette sa réaction spontanée, mais il maintient son point de vue, étant opposé à la présence du symbole de la monarchie britannique au Québec.
«On ne peut pas nier qu’elle [la reine] représentait également une institution, la Couronne britannique, qui a causé un préjudice important tant aux Québécois qu’aux Nations autochtones», a-t-il expliqué.
Troisième lien et écoles vétustes
Les deux chefs ont également répondu à des questions sur leurs propositions du jour.
M. Legault était dans la capitale nationale pour détailler ses engagements pour la région de Québec. Il a bien sûr été question du troisième lien, et le chef caquiste n’en démord pas: il faut absolument une nouvelle liaison Québec-Lévis.
Son parti a promis notamment d’accélérer les travaux du bureau de projet, et de répondre aux préoccupations sur la question, soulevées notamment par le maire de Québec, Bruno Marchand.
Le parti de François Legault entend réaménager le secteur de la gare fluviale, et mandater un autre bureau de projet afin qu’il travaille à la reconstruction du Marché Champlain.
De son côté, le chef péquiste était à Montréal pour annoncer que son parti injecterait 575 millions de dollars (M$) par année pour rénover les écoles vétustes et accélérer les travaux.
M. St-Pierre-Plamondon a aussi dû s’expliquer vendredi sur sa candidate à Laval-des-Rapides, qui a participé à un film pornographique sur le site Pornhub.
«C’est une jeune femme engagée et brillante, qui sensibilise des centaines de milliers de personnes aux causes de l’indépendance et de l’environnement. Continue ton excellent travail Andréanne», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Cadre financier et lits d’hôpitaux
Par ailleurs, c’était une journée importante pour Québec solidaire qui déposait vendredi son cadre financier.
Un gouvernement solidaire augmenterait les impôts des entreprises, des «grandes fortunes» et des particuliers ayant un revenu supérieur à 100 000$ pour financer 7,95 milliards de dollars (G$) en nouvelles dépenses dès la première année du prochain mandat.
Québec solidaire veut atteindre l’équilibre budgétaire dès la deuxième année. La suspension des versements au Fonds des générations, qui auraient varié entre 3,96G$ et 4,6G$ au cours des quatre prochains exercices, permet d’atteindre l’équilibre budgétaire. Le poids de la dette par rapport à l’économie s’établirait à 44% en 2026.
Pour sa part, le Parti libéral a promis d’ajouter 4000 lits d’hôpitaux, mais 2000 de ces lits sont de toute façon déjà prévus dans la planification gouvernementale.
Le coût des 2000 lits que le PLQ veut réellement ajouter à ce qui est prévu serait de 6,6G$, qui seront prélevés dans le Plan québécois des infrastructures (PQI).
Finalement, le Parti conservateur du Québec (PCQ) s’est engagé à supprimer la taxe de vente sur les biens usagés, dont les automobiles, les meubles et les électroménagers.
Selon les conservateurs, cette mesure se traduirait par une perte de revenus d’environ 350M$ pour l’État.